Toujours aussi sublime ce Calvino! Ce livre construit par chapitres courts (1-2 pages) vous conduira sur les traces d'un Marco Polo. Il rendra différent votre regard de voyageur déjà attentif... Le récit se déploit lentement, se revèle différemment à chaque relecture. La construction des textes de Calvino est toujours d'une grande virtuosité et s'épuise rarement.
Un auteur que j'ai connu grâce à un ami italien, qui m'avait offert la trilogie (re: Vicomte pourfendu et Baron perché). Un livre fascinant, lu à l'adolescence et qui m'a beaucoup marquée.
L'idée d'une armure vide qui possède sa propre vie, qu'il veut bien réelle malgré son inexistence, est une superbe et masgistrale allégorie. Elle me semble bien collée au temps présent qui fait parfois de nous des coquilles vides qui aimeraient bien vivre plus intensément...
Autrement, juste la beauté de la langue et le côté aventure pourrait être distrayant... Calvino a toujours plusieurs niveaux de lecture!
Une écriture touchante, voire incandescente, d'une auteure québécoise qui nous a quitté trop jeune.Née à Montréal en 1955, elle a publié trois recueils de poèmes, Signe et rumeur (1976), L’Outre-vie (1979) et Autoportraits (1982). Elle a été emportée par un cancer en 1981 à l’âge de vingt-six ans.
Un talent déjà si époustouflant...Que cela aurait-il donné si elle avait pu poursuivre! Ou peut-être est-ce l'urgence et l'impérieux qui rend l'oeuvre aussi saisissante, ce que le temps n'arrive pas toujours à faire! Un cri à entendre, une poésie fraiche à déguster, un désespoir à partager...
Un livre qu'on oublie pas rapidement.... Une belle narration, un excellent fil conducteur...
« Chaque membre du couple est une galaxie. Un homme, une femme, selon les lois de la cosmologie, peuvent prendre de la distance et dans ce cas, la loi de Hubble s'applique. Plus leur distance est grande, plus leur vitesse d'éloignement est rapide. Assez vite, ils se retrouvent dans un univers glacial et sans vie. Comme tes parents. »
Autour d'une thématique symbolique et cosmique, La Constante de Hubble porte un regard interrogateur sur le couple d'aujourd'hui.
Une auteure que j'aimerais prendre pour modèle et qui mériterait d'être mieux connue.
Petite publicité pour une copine auteure que j'admire beaucoup... Communicatrice, idéaliste et originale.
Si vous cherchez un livre d'inspiration qui s'appuie sur de superbes citations, des images artistiques (réalisées apr son conjoint) et s'inscrit dans une démarche de transformation personnelle et collective, vous serez enchantés... On redécouvre effectivement la richesse de la vie, le plaisir de jouer et de créer, le pouvoir qui réside entre nos mains... Vous vous régalerez aussi de ses autres ouvrages mais celui-ci constitue la genèse de sa démarche et on y sent le souffle de l'inspiration et l'énergie!
Vous en apprendrez plus sur Sylvie Gendreau et ses projets sur son site: www.gendreau.com
Schmitt est à mon avis à son meilleur dans ses pièces de théâtre. La phrase fine, longtemps polie, effice.... Celle-ci fut pour moi un véritable délice, avec celle du Visiteur.... Un prix Nobel de littérature vivant à l’écart des hommes reçoit un journaliste venu l’interroger sur son dernier livre, un roman épistolaire. Un duel plein de rebondissements va opposer les deux hommes. Un combat singulier, «variations» autour d’une femme aimée mais absente, qui pose l’interrogation suivante : Qui aime-t-on quand on aime ?
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« Il est des pièces d’amour comme il y a des romans d’amour. Eric-Emmanuel Schmitt en a composé une, fort belle, avec Variations énigmatiques […] une pièce simple, bouleversante et spirituelle, une pièce à ressorts, efficace et surprenante. »
Christophe Barbier, L’Express
« Quelle maîtrise de la progression dramatique, quelle force et quelle subtilité dans l’opposition des caractères, quelle élégance dans la parabole musicale qui donne une clé de la pièce […] la consécration d’un jeune auteur dramatique français. »
Pierre Billard, Le Point
Un auteur contemporain que j'apprécie beaucoup pour l'ensemble de son oeuvre,. Plus on saisit son oeuvre dans la globalité, plus on apprécie. Pour ma part, j'aime aussi ses thèmes et sa manière célèbre de jouer avec le hasard... A découvrir avec patience et profondeur .... "A la mort de sa femme et de ses fils dans un accident d’avion, David Zimmer se noie dans le chagrin, l’alcool et la solitude. Un soir, cependant, il se surprend lui-même à rire devant la séquence d’un film muet d’Hector Mann, acteur mystérieusement disparu en 1929. Etonné, il décide d’écrire un livre sur l’oeuvre de ce mime, dont les films ont miraculeusement réapparus quelques années plus tôt.
Une fois cette analyse terminée et publiée, il commence à recevoir des lettres étranges, signées Frieda Spelling, prétendue épouse d’Hector Mann. Méfiant, il décide, dans un premier temps, d’ignorer ce courrier. Jusqu’au jour où il reçoit la visite d’une jeune femme qui le contraint à la suivre au Nouveau Mexique, où l’acteur se meurt. Commence alors une quête, sorte de road movie, au cours de laquelle David se partage entre l’envie de découvrir le secret de la disparition d’Hector et le désir de visionner les films tournés lors de son exil.
Le dénouement se révèle surprenant et, hélas, un peu mélodramatique.
Paul Auster nous offre un magnifique roman et nous fait, après une légère baisse de régime, à nouveau profiter de ses talents de virtuose littéraire.
A travers l’expression de leurs pensées et sentiments, il rend ses personnages vivants et extrêmement humains. On en arrive parfois à se demander s’ils n’existent pas réellement.
La description des films d’Hector Mann, tellement précise et foisonnante, nous donne l’illusion qu’ils ont été tournés et sont archivés quelque part à l’insu du monde entier, sauf de Paul Auster. Grâce à ces chefs d’oeuvre, David Zimmer rescusite d’entre les morts, littéralement sous nos yeux et ce pour notre plus grand plaisir. Bien que personnage central, l’écrivain se fait souvent voler la vedette par le cinéaste Hector Mann, qui n’apparaît pourtant que très brièvement.
Il est passionnant de suivre simultanémént les trajectoires de ces deux hommes. Trajectoires se déroulant à des époques différentes mais qui se rejoignent dans un final intense, dramatique et riche en rebondissements.
Paul Auster nous propose un roman à tiroirs, dans lequels se cotoient drames et amours, littérature et cinéma, réalité et illusions.
Un grand moment de littérature."
Une auteure belge que j'ai connu avec la lecture de la Cométique de l'ennemi, dans lequel nombre de phrases-bijous peuvent être cités... Dans Ni d'Eve, ni d'Adam, son plus récent ouvrage, on la retrouve à la même époque et au même endroit (Tokyo) que dans 'Stupeur et tremblements, où elle raconte ses dboires professionnels. Essenteillement son récit tourne autour fu fait qu'elle y a été la fiancée d'un jeune homme très singulier. D'un réel intérêt littéraire, elle sait accrocher son lecteur par les multiples détails d'une vie singulière en terre étrangère... Toutefois, personellement, j'avoue toutefois y préférer certaines de ses oeuvres plus originales et moins autobiographiques, tel que Hygyiene de l'assassin ou Péplum, qui font de Nothomb un quasi pendant féminin de Calvino...
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"Ni d’Eve ni d’Adam’ raconte la liaison amoureuse d’Amélie la Belge et de Rinri le Japonais - à qui la jeune femme doit apprendre la langue de Molière. Quand Amélie parle d’amour, c’est avec un détachement subtil, une pudeur délicieuse et une pointe d’ironie. L’autofiction est un genre dans lequel Nothomb déambule gracieusement. Sentiments et émotions sont captés, détaillés, décryptés et deviennent palpables. Quand Amélie parle d’amour, c’est aussi prétexte à épingler aux murs quelques paysages, quelques saveurs, quelques traditions sentimentales, de ce Japon si singulier. Prétexte également à multiplier les remarques linguistiques et littéraires congrues. Bref, l’élève est brillante. La copie drôle, parfois même mordante. La chute savoureusement lâche. Et l’on se dit qu’il fallait bien l'émérite plume d’Amélie Nothomb pour donner consistance et vivacité à une histoire, somme toute bien banale. Une lecture agréable pour les uns, un incontournable pour l' aficionados de la Belge au grand chapeau mystique."
Le premier livre avec lequel j'ai pris contact avec Calvino, ce grand écrivain italien inspiré et original. Par la suite, j'ai dévoré tout le reste de son oeuvre et il m'a rarement déçu! On en redemande!
Dans ce roman, datant d'une autre siècle, il nous explique comment un garçon décide à l'âge de 12 ans de grimper dans les arbres et de ne plus jamais en descendre... ! Au delà de l'exploitation de ce thème original, il y a une recherche critique sur nos modes de vie fort intéressante... Tenant à la fois de la sagesse et de la folie, ce texte est une allégorie savoureuse du comportement humain. Un chef d'oeuvre en peu de pages!
Il pourrait facilement être adapté pour le théâtre et donnerait probablement un résultat intéressant.
Livre fin et souvenirs impérissables d'une grande profondeur. La rencontre, tant avec cet écrivain qu'avec son personnage exceptionnel, dont on devine qu'ils sont frères spirituels, est une véritable inspiration. La recherche d'authenticité se respira à chaque page et l'on est transporté dans un monde à la fois éloigné et près du notre. Parce qu'aujourd'hui, l'homme se doit de retrouver sa part philosophique enfouie pour se poser les vraies questions sur son existence.... On sens toujours que le sociologue qui aime l'homme avec passion n'est jamais loin. Outre Me Eckhart, les amateurs trouveront d'autres ouvrages inspirants du même auteur, avec toujours cette note de lucidité qui fait sa signature. La vie a été assez généreuse pour m'en faire un ami et je sais qu'il nous réserve encore de belles surprises dans le futur On retrouvera l'auteur et son parcours à www.jeanbedard.com ----------------- Sommaire de l'ouvrage: "Pourquoi devait-il tout noter sur lui? Pour sa condamnation? Pour sa défense? Il ne sait pas. Doit-il croire à ce maître, Dominicain comme lui? Doit-il au contraire en démasquer l’hérésie? Il ne sait pas. Conrad de Halberstadt ne sait pas, ne croit pas, hésite sur tout, doute de tout. Mais, par obéissance, il suit et note la chaîne des événements. L’affaire est grave et périlleuse. Pour la première fois un Dominicain se retrouve devant l’inquisition accusé des pires crimes : recherche d’une lumière au fond de la pensée, défense des pauvres et des béguines... Cet homme croit que la vérité ressemble davantage au ventre des femmes qu’aux briques de la raison.
Il ne s’agissait que de noter, d’être témoin des faits mais voici que l’homme se retrouve tout à coup immergé dans sa propre histoire. Lui qui aurait tant voulu n’être, à tout jamais, que le notaire du déroulement du monde est poussé hors du seuil. Ce qu’il observait l’a saisi. En effet, depuis qu’il a rencontré la fille spirituelle du Maître, le désir s’est insinué en lui et maintenant il harde et brûle. Ce n’est pas un simple tourment du corps, non, c’est une force qui veut briser toutes les cathédrales par où l’homme se sent immuable... Le voici dehors au prise par des vents qu’il ne connaissait pas...
Ainsi se meut ce roman qui, à la manière d’une onde de choc, vient nous rejoindre de l’intérieur jusque dans notre tranquille conviction d’avoir définitivement dépassé le Moyen Age. Comme une racine, la pensée vivifiante d’Eckhart s’est immiscée entre les pierres qui nous tiennent lieu de fondations et pourrait bien les reverser. Parce que ce roman qui remue dans la noirceur les bougies tremblantes de l’amour et l’espoir est aussi un drame historique qui nous rappelle ce que nous avons choisi en l’an de grâce 1328.
Il se pourrait que le témoignage de l’étrange notaire de ce décisif procès, de par ses inquiétudes et ses passions, ses plongeons et ses pointes, nous donne un nouveau lieu pour penser, sentir et participer à l’avènement d’un siècle qui doit être différent."
On ne critique pas une telle oeuvre. On reste admiratif devant un tel génie et l'ouvrage d'une vie que représente cette compilation. Un peu ardu parfois en raison du vieux français, mais il faut passer outre ce petit inconvénient qui finit par avoir du charme. Pour ma part, c'est un livre de chevet, que j'aime ouvrir au hasard... C'est un compagnon qui m'inspire depuis plusieurs années. Une valeur sure et curieusement actuelle lorsque l'on y réfléchit bien. Montaigne loin d'être un écrivain d'un temps lointain est une âme intemporelle... A la manière de Platon, il a le pouvoir et le secret de bien voyager faire voyager ses idées dans le temps. Une intuition rare de la nature de l'homme. C'est ce qui arrive quand on touche à l'essentiel.
Difficile d'expliquer davantage. Montaigne, c'est simplement une expérience à tenter. Si on accroche, c'est pour toujours.
Première revue, je débute avec mon poète contemporain favori. Pour la musique de ses mots, son lien privilégié avec l'enfance et la beauté de ses images...
"Ce livre raconte la genèse d'un regard. Il est le socle à partir duquel tous les autres livres de Christian Bobin se sont levés.En cela, il signe bien le pacte de la collection Traits et portraits qui propose à chaque auteur de bâtir son autoportrait. « J'ai toujours habité deux villes », écrit Christian Bobin dans la première phrase, « le Creusot et la ville qui est au dessus, dans les nuages ». Le Creusot est au centre de cette méditation au plus près de l'intime. C'est là que Christian Bobin est né et c'est une ville qu'il n'a jamais pu quitter comme si un ange s'était toujours tenu sur le seuil de sa porte, les bras croisés, pour l'empêcher de sortir.
La singularité de cette ville est d'avoir été riche, puis appauvrie, brutalement. Mais dans cette dureté et ce dénuement, Christian Bobin montre peu à peu comment il a trouvé la plus grande douceur. Tout ce qui aurait pu tourner en enfermement s'est renversé pour lui en liberté, en lumière, en création. Des scènes fulgurantes et énigmatiques traversent le récit : la photographie d'un enfant mort trouvé dans le grenier, un lapin que le grand-père dépèce sous les yeux de l'enfant, un ouvrier qui tombe dans une cuve en fusion et surtout, comme le pivot essentiel du livre, le secret autour d'une grand-mère enfermée dans un asile pendant des années, mais dont on ne parlera jamais, ou avec des mots incompréhensibles, décalés, qui laisse l'enfant dans un état de stupeur. Dans chacune de ces scènes, rôde une absence qui se transforme aussitôt en son envers : le goût du miracle de vivre, la beauté d'un visage, l'éclat et la noblesse d'un regard, la gloire secrète de la pauvreté, du dénuement. Entre la présence-absence de cette ville qui apparaît dans de grandes photographies du début du vingtième siècle, provenant de l'écomusée du Creusot et qui rythment le récit, viennent se glisser de magnifiques gravures de Dürer, où la violence et la douceur se côtoient sans cesse, corps à vif ou anges se promenant dans le ciel. Christian Bobin nous conduit dans ses interrogations autour de la beauté et de la stupeur et l'on assiste au fil du récit, à ce cheminement intérieur qui l'a rendu écrivain. J'ai écrit ce livre parce que je voulais voir, semble-t-il nous dire, et ce sont des visions qui me sont alors apparues. C'est du coup le livre le plus direct, le plus touchant et le plus limpide de toute son oeuvre qu'il nous offre ici."
